1. |
Pan
05:19
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2. |
Dans la boîte
04:45
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Dans la boîte, sous pression
Je m'exerce à l'aviron
Je rame
Je me couvre d'ennui
Redoute la sanction, aussi
J'actionne le piston
Dans la boîte, en enfer
Je m'attelle à battre le fer
Assez chaud...
Je martèle le métal, bête de somme,
Animal
Tant bien que mal,
Tant de mal à m'y faire
Mai toi, Léa, tu bossais là-haut
Perchée sur talons dans les bureaux
Bien à ta place, hélas, belle petite gosse
Dans l'open-space, là-haut
Tout près du boss
Moi, en bas, là-bas, un rien prolo
Ne voyant pas vraiment le bout du boulot
Du matin au soir planté juste sous tes pieds
Te sachant marcher sur ma tête
Je deviens fou à l'atelier
Dans la boîte, au turbin
Je m'exténue à rester dans le bain
Tête
Hors de l'eau, surtout ne pas craquer
Chacun de nous prêt à céder
Depuis un bail, on tient
Dans la boîte, sous tension
Je consomme l’ambition
L’espoir
Relève les tractations
Négocie, attend, espère
L'élévation
Refrain
Dans la boîte, quand ça dépote
Je me prends parfois à rêver
De frapper
À ta porte
Quand tu entrouvres, tu me cherches
Des yeux, en vain
Quand je les rouvre
Je veux me jeter sous un train
Dans la boîte, excédé
Je repense mon plan, lassé
De panser mes plaies
Trajet retour, je conduis
File de droite je déboîte
Carton
Toi, Léa, tu bosses en bas. Haut-
Perchée sur talons, toi mon bourreau
Bien à ta place, hélas, belle petite garce
Ignorant l'existence d'un dindon de la farce
Moi, là-haut, fantôme un rien pâlot
Etant enfin arrivé à bout, au bout du rouleau
Hantant tes pas, du matin au soir à t'épier
Parce que tu marchas sur ma tête
Je devins fou à l'atelier.
Je devins fou à l'atelier
Fou.
Paroles et musique : Jean Caron
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3. |
L'Homme s'entête
04:10
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D'ici messieurs l'on voit nettement
Comme
Se débat laborieusement
L'homme
Approchez-vous plus près
Bien en face du viseur
Zoomez sur l'un d'entre eux
Et vous remarquerez
Son air interrogateur
Et la crainte dans ses yeux
Nous n'avons jamais su
S'ils étaient juste fous
Ou trop compliqués
Bientôt ils n'auront plus
L'occasion de nous
Faire rigoler
Petits robots
Deshumanisés
Dans cet univers
D'étranges spacy-men
Abandonnés, perdus
Sanglotent, éperdus
Ils déchantent à tue-tête
Attendent les allumettes
Et la poudre
Ou bien l'escampette
Pauvres pantins
Pathétiques
Dessus leur lopin
Désertique
Calamiteuse poubelle
Remplie de père en fils
Placée en quarantaine
Par nos services
Cette drôle de créature
C'est une étrange chose
Se plaît à tronçonner
La fragile branche sur
Laquelle elle repose
Depuis des années
On voudrait qu’ils comprennent
Qu’ils se sont fourvoyés
Avant de classer cette affaire
Mais ils s'acharnent, ils traînent
Et s’obstinent à brailler
Leurs petits poings
Tendus en l'air
N'y portez pas trop d'attention
Il s'agit bien là d'une exception
Dans cet univers
D'étranges spacy-men
Abandonnés, perdus
Sanglotent et remuent
Ils déchantent à tue-tête
Attendent qu'on leur promette
La lune
Ou bien un des astres
Pauvres bestioles
Sans collier
Étranges mariolles
Hébétés
Créatures incompatibles
Avec l'auto-gestion
Terreau trop peu fertile
À l'évolution
Devant sa glace
L'homme s'inquiète
Son sang se glace
Et l'homme s'entête
Cet homme sans tête
N’a plus sa place
Et dans l’univers...
Pauvres bestioles
Sans collier
Etranges mariolles
Hébétés
Créatures incompatibles
Avec l'auto-gestion
Terreau trop peu fertile
À l'évolution
Mais l'homme s'entête !
Paroles et musique : Jean Caron
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4. |
La Terrasse
04:52
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Ah ! La terrasse
Petite planète
Sous parasol
Même pas rasé
Je ferme un œil
On n’se dit rien
Sous nos lunettes
C’est ça qui est bien
La terrasse
Petite planète
Sous carapace
Silence radio
Un verre passe…
Petite brise
Brise anisée
Qui te caresse
Le vent qui paraît s’
-amuser
Bien paresseux
Te grise
Dans les cheveux
Le vent t’émèche
Et l’on s’étire
Pour le meilleur
Mais pour le dire
Y’a plus personne
Ou quasiment
J’esquisse quelques
balbutiements
Mais apparemment
Tout débat
Paraît haut
Et jupette
Alors bon
Je baisse le ton
Refrain
Depuis qu’tu traînes
Aux alentours
De mon parcours
J’passe mes étrennes
Et mes journées
À te r’garder
Les yeux en croix
En attendant
Que le jour décroisse
Mais qu'on s'entende
De nos terrasses
Jamais j'me lasse
Même quand tu fais
tourner tes salades
Pas toujours tendres
À mes oreilles
Petite abeille
C’est pour toi qu’je bûche
Pour être le bienvenu
dans ta ruche
Où depuis peu…
Je te rabâche
Mon tour de chauffe
Un peu usé
C’est abusé
Merci je sais
Je sais mais chut !
Refrain
Ça m’intéresse
Cette aptitude
Je le confesse
Sous parasol
De s’empêcher
De proférer
Des inepties
Pertinente initiative
Je t’encourage donc
À poursuivre...
Refrain (bis)
C’est la classe
Paroles et musique : Jean Caron
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5. |
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6. |
Plasma
04:54
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Ô mon bel écran plat
Attirant comme l'appât
Joyau de cet appart
Chef-d'œuvre du pop’art
J'ai une soudaine envie
De percer ton paradis
À jour et te crever, l'écran
Te pénétrer dedans
M'envoyer à foison
Le délicieux plancton
D'émissions surboostées
Et de jingles sucrés
Amers ?
Américanisés
Mais je prends mon élan
Je saute et plouf, et vlan !
Je nage et presque me noie
Dans une mer de plasma
Sensation orgasmique
D'océan de plastique
Je brasse les électrons
Retrouve Léon Zitron
Je m'attarde en ces eaux
Ça me rappelle Seveso
L'Amoko, Tchernobyl
De baigner dans cette bile
Immense
Immensité débile
J‘me réveille azimuté
Au fond de mon canapé
Overdosé de pub
À cause d'un méchant tube
Même plus cathodique
Tout ça n'est pas très catholique
Mais un “plouf” a suffi
Je sais que je suis pris
Accroc et presque à crans
Je rêve de mon écran
Aussi plat et ça m'use
Que les programmes qu'il diffuse
Que les programmes qu’il...
Que les programmes kill bang bang !
Je plonge dès le lendemain
Le nez dans un bouquin
Les odeurs de poussière
Des histoires de grand-mères
Me rendent la raison
Je lis toute la saison
Exalté extatique
Je me désintoxique
Je n'veux plus pratiquer
Le saut de l'ange en télé
Je n'plongerai plus, hélas
Dans ma gluante mélasse
Fierté de vieux chimistes
À moitié pessimistes
Sur le sort du produit
Sur la mort qui s'ensuit
Si l'on venait côtoyer
Trop longtemps ou trop près
Ces joyeux polymères
Accouplés dans d'amères
Et aqueuses solutions
À problèmes. Fuyons !
Fuyons ! Fuyons ! Fuyons !
Fuyons !
Paroles et musique : Jean Caron
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7. |
Fil à la patte
03:36
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Libres comme l'air
Mais conditionnés
Depuis les couches
Par les coutumes
Les retouches
Les costumes
Depuis la récré on cours
Vers des titres posthumes
Haletants.
Le sale temps
A surveiller
Celui qui coule
Dans les sabliers
Du boulot
Ce salaud
Qui déboule
Avec ses gros souliers
Allez file à la patte !
Libres comme l'air
Mais comprimés
Dans nos boîtes
Entassés, hélas
Flanqués de boss
Aux dents acérées
Nos boulons qui pètent
A tour de bras
Les mettent
Un peu dans l'embarras
A surveiller
Dixit le comité
Qui s'tate
En consultant les stats
Qui décide et
Qui constate
Que l'taux de suicide
Ou de phosphates
Devrait diminuer si..
Comme prévu, stipulé ici... Oui, mais
Libres comme l'air
De débrayer
Quand tout s'accélère
On peut toujours brailler
Ou bien rester sage
Pour se frayer
Un passage
Une petite place
Dans la satiété
En semant des cailloux
Ou jetant des pavés
Dans la marre
Quand y'en a marre
De faire son trou
Avant de s'y coucher
Libres comme l'air
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8. |
Chandail
06:20
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Une maille à l'endroit
La vieille femme
Tricote à côté
D'une flamme
Une maille à l'envers
Marmonnant à demi
Puis soudain se taisant
Soupire
Y'a toute la panoplie
Tout l'attirail
Chignon, lunettes
Le chandail
Les bibelots ci et là
La vieille pendule en bois
Mais là sur le mur (bis)
Point de croix.
Au fond de nos mémoires
A côté d'une pendule
Une tricoteuse se la
Coule douce
Inusable noctambule
Elle est là quelque part
Bien au chaud dans sa bulle (bis)
Dans nos rêves à tous
Une maille à l'endroit
A travers le silence
De la nuit, elle
Pense
Une maille à l'envers
Que le temps est bien long
Suspendu(e)... là,
Au salon
Car la vieille ne dort plus
Depuis un bail
Des années qu'elle n'a plus
Fermé l'oeil
Ça fait bien trois cent ans
Que la pendule fait semblant
Et là sur l'armoire (bis)
Point de miroir
/saturé/
Une maille à l'endroit
La nuit est noire autour
Ne jamais tricoter
De jour
Une maille à l'envers
Dévoilant ses canines
La vieille chauve
Sourit
Elle a maille à partir
Avec sa conscience
Tout ce mal qu'on pense
Et qu'on rêve en pire
Toutes ses mailles à l'enfer
Depuis cette imprudence
Elle avait commandé
Une dose d'éternité
Par correspondance
Au fond de nos mémoires
Une tricoteuse hulule
Quand la lune dans la marre
Est rousse
Eternelle somnambule
Elle est là quelque part
Bien au chaud dans sa bulle (bis)
Dans nos sphères à tous.
début du solo clarinette
Tandis que le feu crépite
Notre vieille décrépite
Chausse ses lorgnons
Puis s'accroche au plafond
Suspendue par les pieds
Elle remue ses aiguilles
Agite sa pelote, et
Se remet à comploter
Tranquille.
Elle a deux trous rouges
Sous l'oreille droite
N'allez pas chez la vieille.
Restez dans vos (vieux) chandails.
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9. |
Colmatons
05:47
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|||
Tout début du roman
Derrière la couverture
Tout ça manquait clairement
D’aventure
Deux amants désolés
Comme deux aimants déboussolés
Tous deux on s’demandait
Déjà
C’qu’on foutait là
Paumés dans de beaux draps
Lessivés
Dés le début des débats
Peu après s’être plu
On n’en pouvait déjà
Plus mais on dira.
Moi
Trop épris
Gavé d’émoi
J’ai tant appris
De toi
Je t’ai tant pris
Et bla et bla
Le temps nous a
Miné
Nous a fait taire
Maintenant c’est terminé
On dira ça
Ça f’ra savant
Mais juste avant
Colmatons
Les trous dans le récit
Les souvenirs imprécis
Colorions les détails
Modifions les données
Ne fais pas l'étonnée
Soignons la rédaction
Pour une meilleure version
Dés les premiers tournants
Un peu accidentés
Au détour d'un versant
Assez… raide
Pas mal sur la réserve
Un peu crispés d’rester à bord
Les voyants qui s’énervent
Alors
Alors on cale,
Mal barrés en rade
Essorés
Dés le début des ébats
Peu après s’être plu
On n’en pouvait déjà
Plus mais on dira.
Bah
Sans mépris
On repensera
A c’qu’on s’est pris
Ces soirs là
Matins compris
Allure presto
On s’est gavé
Wagon resto
Dans ce train train
De tous les jours
Jusqu’à…
L’ennui
On dira ça
Ça f’ra savant
Mais juste avant
Refrain
Refrain
A tout prendre
Tel est pris...
Tel est le prix
Va comprendre
Qu’est-ce qui nous pris ?
J'n'en sais pas long
Mais à tout prix
Colmatons.
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||||
10. |
Sablier
03:47
|
Jean Caron Amiens, France
De retour, mais sans se presser !
La touche "home made" en étendard...
C'est en artisan
méticuleux que Jean Caron nous livre ici sa nouvelle production : "L'homme s'entête". 10 titres d'une chanson consciente et préméditée, aux reflets noirs, détachant des textes précis et d'une vérité souvent pertinente...
... more
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